La dernière saison de Selim

Mercenaire est recrutée par la cheffe suprême du culte du lointain empire de Selim pour éviter le désastre d’une prophétie en cour de réalisation. Bien sûr notre héros est un professionnel ultra class et compétant. Bien sûr il ne porte aucun crédit aux prétendues apocalypses. Ce ne sera d’ailleurs pas la première superstition que l’on pose sur sa route. Toujours de la poudre aux yeux lancée par les puissants pour conserver leur pouvoir. En bon héros, il entraine dans son sillage sa compagne et partenaire Esmée rencontrée lors d’une précédente aventure au royaume de Pierre d’Angle. (Ces personnages et mentions sont les seules références à la série principale il me semble.)

Mais cette fois le contrat va l’obliger à revenir sur les terres de son enfance, avec le risque de d’être reconnu, lui qui tient tant à son anonymat… Alors, que pourrait-il mal tourner ?

Une histoire de prophétie écolo-apocalyptique assez transparente que les personnages mettent une plombe à décrypter. Reprochera-t-on à l’autrice cette faiblesse ? Ne vivons-nous pas nous-même une catastrophe écologique annoncée sans qu’on ne lève le petit doigt pour l’éviter ?

C’est le premier propos de ce roman d’aventure, ce conte aux échos des Milles et une nuits… Le second propos tient dans les relations entre personnage autour de la figure du héros.

C’est à mon sens la force de ce livre. Les relations entre personnages sur la question de l’homme providentiel, le héros sauveur… En particulier les relations entre Mercenaire / Arash et sa compagne Esmeralda. L’archétype du héros et de sa compagne n’est pas évité ici, mais il est pleinement interrogé, remis en question. Le héros est lui-même conscient de la place qu’il occupe dans le récit et tente de s’extraire de ce model phallocrate… La relation entre le héros et sa sœur est aussi bien menée, et développe une facette intéressante du personnage.

Le roman pêche par sa langue un peu faible, à plusieurs repise le registre utilisé m’a dérangé et même un ou deux contre-sens qu’une relecture plus soignée par la maison d’édition aurait dû repérer.

L’ensemble se lit plutôt bien mais ne m’a pas donné envie de me précipiter sur la série « Royaume de Pierre d’Angle » dont cet opus est une continuation indépendante.

Concernant les avertissement (TW), en particulier le consentement, ce thème est utilisé affin de l’interroger, pas affin de choquer. Certains personnages tentent d’obtenir des relations sexuelles non consentis de la part d’autres personnages mais n’y parviennent jamais. La lecture conviendra donc facilement à un public assez jeune.